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PRÈS DE 6 000 TUNISIENS AVAIENT DÉBARQUÉ

SUR L'ÎLE ITALIENNE DE LAMPEDUSA.

PHOTO REUTERS

 ILS VIENNENT EN GRANDE MAJORITÉ DE ZARZIS, UNE PRESQU'ÎLE BIEN CONNUE DES TOURISTES FRANÇAIS POUR SES PLAGES DE SABLE FIN. TOUS DES HOMMES, ÂGÉS DE 18 À 30 ANS, QUI ONT POUR LA PLUPART PERDU LEUR EMPLOI DEPUIS LA "RÉVOLUTION DE JASMIN". VICTIMES COLLATÉRALES DE LA GRANDE BATAILLE POUR LA DÉMOCRATIE, BEAUCOUP TRAVAILLAIENT POUR DES HÔTELS AUJOURD'HUI DÉSERTÉS. ILS ONT FUI LEUR PAYS LE MOIS DERNIER PAR BATEAU POUR LAMPEDUSA, MINUSCULE MORCEAU D'ITALIE À 140 KILOMÈTRES DES CÔTES TUNISIENNES. IL Y A DIX JOURS, UN GROUPE DE 90 PERSONNES, ORIGINAIRES DE ZARZIS, DÉBARQUAIT AINSI SUR L'ÎLE.

ENVIRON 6000 PERSONNES ONT TRANSITÉ PAR CETTE ROUTE D'INFORTUNE, CERTAINS PROLONGEANT LEUR EXODE VERS LA FRANCE. PREMIÈRE FRONTIÈRE SUR LEUR PASSAGE CELLE DE LA RÉGION PACA: 301 RECENSÉS CES DEUX DERNIÈRES SEMAINES SELON LE DERNIER POINTAGE OFFICIEL DRESSÉ PAR LA PRÉFECTURE DES ALPES-MARITIMES, AU RYTHME QUOTIDIEN DE 20 À 30 NOUVEAUX ENTRANTS. NE SONT COMPTABILISÉS QUE CEUX QUI SONT ARRÊTÉS PAR LA POLICE AUX FRONTIÈRES (PAF) ET LES AUTRES FORCES DE L'ORDRE MOBILISÉES SUR LE TERRAIN. LES INTERPELLATIONS SONT RÉALISÉES POUR L'ESSENTIEL DANS LES ALPES-MARITIMES:AUTOROUTE, TRAIN OU... HORS DES SENTIERS BATTUS.

MERCREDI DERNIER, VINGT CLANDESTINS SE LAISSAIENT CUEILLIR PAR LES GENDARMES AU BORD D'UNE ROUTE DÉPARTEMENTALE. LA VEILLE, LA PAF ARRÊTAIT CINQ AUTRES TUNISIENS ET LEUR PASSEUR, RENCONTRÉ À VINTIMILLE. CONTRE 50 À 100EUROS CHACUN, IL LEUR A FAIT TRAVERSER LA FRONTIÈRE, SANS ALLER PLUS LOIN QUE MENTON. JUGÉ EN COMPARUTION IMMÉDIATE, IL A ÉCOPÉ DE 4 MOIS DE PRISON FERME. TRAIT COMMUN À CES CANDIDATS À L'ÉMIGRATION, "ILS SONT FATIGUÉS PAR LES CONDITIONS DE LA TRAVERSÉE EN MER", CONSTATE ASSANE NDAW, CHEF DE SERVICE À "FORUM RÉFUGIÉS", UNE ASSOCIATION QUI LES ACCOMPAGNE LORS DE LEUR SÉJOUR DANS CES CENTRES.

AUCUN NE DEMANDE DE MESURE DE PROTECTION. EN CLAIR, ILS N'INVOQUENT PAS LE DROIT D'ASILE : "ILS CHERCHENT D'ABORD À RETROUVER DES PROCHES DÉJÀ INSTALLÉS EN FRANCE VOIRE EN BELGIQUE", POUR TRAVAILLER ET SUBVENIR AUX BESOINS DE LEUR FAMILLE RESTÉE AU PAYS. MAIS LA FRANCE NE LES ACCUEILLE PAS À BRAS OUVERTS (VOIR ENCADRÉ) : DÈS QU'ILS SONT INTERPELLÉS, LA PRÉFECTURE DES ALPES-MARITIMES SIGNE UN ARRÊT DE RECONDUITE À LA FRONTIÈRE. S'ILS ONT GARDÉ UNE TRACE DE LEUR PASSAGE À LAMPEDUSA, ILS SONT "RÉADMIS" EN ITALIE. SINON, C'EST RETOUR À LA CASE TUNISIE.

UN AFFLUX RÉEL MAIS PAS MASSIF

FORUM RÉFUGIÉS ÉVOQUE LE CAS DE NEUF CLANDESTINS TRANSFÉRÉS À SÈTE, DANS L'ATTENTE D'UN BATEAU."D'AUTRES DOSSIERS SONT EN COURS", PRÉVIENT LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA PRÉFECTURE DES ALPES-MARITIMES, GÉRARD GAVORY. LES RETOURS PEUVENT ÉGALEMENT S'EFFECTUER EN AVION. IL ARRIVE AUSSI QUE LA JUSTICE DÉCIDE DE LEUR LIBÉRATION : SUR LES 113 TUNISIENS ENREGISTRÉS AU CENTRE DE RÉTENTION DE NICE DEPUIS LA MI-FÉVRIER, 25 SONT RESSORTIS LIBRES, SELON FORUM RÉFUGIÉS.

LEUR SÉJOUR DANS CES CENTRES -QUAND ILS Y PASSENT- NE DURE, DE TOUTE FAÇON, PAS PLUS DE 3 OU 4 JOURS. LA PLUPART SONT ENFERMÉS À NICE (SUR 32 "SANS PAPIERS" CONSIGNÉS CE WEEK-END À LA CASERNE D'AUVARE, 27 ÉTAIENT TUNISIENS), UNE PETITE PARTIE ÉTANT DÉPLACÉE À MARSEILLE. UN AFFLUX RÉEL MAIS PAS MASSIF: LES CENTRES DE RÉTENTION N'AFFICHENT PAS COMPLET. LA CROIX ROUGE, QUI A UN TEMPS ENVISAGÉ D'OUVRIR UN CENTRE D'HÉBERGEMENT D'URGENCE, N'A FINALEMENT PAS EU À DÉBALLER SON MATÉRIEL. POUR AUTANT, LE NOMBRE D'INTERPELLATIONS NE FAIBLIT PAS, SIGNE QUE L'INDUSTRIE TOURISTIQUE TUNISIENNE N'A PAS ENCORE REDÉMARRÉ.

RETROUVEZ L'INTÉGRALITÉ DU DOSSIER AUJOURD'HUI DANS LA PROVENCE

"VIVE LA FRANCE".